vendredi 9 mai 2008

Un Amour


C'est un amour que l'on attendait plus

On prend son café noir

Sur une terrasse ombragée

On passe inaperçu

Que sois pour se gêner


Le coeur immobile du matin jusqu'au soir

Tourné vers le présent

Au passé décomposé

On ne cherche plus rien

Le temps s'est arrêté


C'est un amour réfléchi

De respecter ses choix

De s'enfuir dans la nuit

De fuir ses envies

Et de porter sa croix


C'est un amour subit qui peut t'interroger

Il échange quelques mots

Sans vraiment d'importance

L'aveugle même voit l'immense chance


De réveiller son être

Pour se trouver meilleur

Puis d'avancer d'un pas

Pour relever la tête

Et ne plus avoir peur


Cet amour là, il me reste estivale

Il m'a croisé un soir d'été

L'improbable devenu réalité

Limpide comme la pointe d'un cristal

J'ai du d'abord le vouvoyer


Cet amour qui tue la solitude

A grands coups de passions

Pour ressouder nos ailes

M'inspira une question

M'aimez-vous mademoiselle ?



Manège



Manège acidulé d’un soir bleuté

Rencontre d’un havre de joie

Sous des regards cendrés

Sous les frémissements d’une voix


Manège d’azur estival

D’un sourire imprudent

D’un lendemain de carnaval

de gestes fous, déments


Manège tournoi dans le temps

Stop ta route vers l’inconnu

Alertez-nous, vous les amants

L’amour est là à votre insu


Manège voyage vers l’éternel

Tes chevaux de bois galopent sur le vent

Tes chemins de croix aux parfums de cannelle

Conduisant vos enfants aux douceurs d’un printemps


Manège qui s’estompe sur vos rêves

Réveillez-vous puisque c’est l’heure

L’heure de s’aimer sans aucune trêve

Et de parler avec vos coeurs


Manège comme une ronde de joie

Vaisseau, vélo, traîneau, tu t’enfuies

Naviguer, voguer une dernière fois

Passant devant vos yeux à jamais ébahis

Cinq lignes




Cinq lignes supportant vos soupirs

Dans la ronde des âmes silencieuses

Elle se meurt assise dans le noir

Elle se moque des fillettes prétentieuses

Mais il est là, l'homme aux mille sourires


Cinq lignes et l'amour métronome

Vient faire battre vos coeurs aux rythmes

Des guitares dont les cordes s'ajustent

Comme des Croches

Telles les clefs d'une infinie souffrance


Cinq lignes à tous les musiciens

Amoureux de leurs sons

Amoureux de leurs bruits

Infidèles à leurs chiens

Mais ils sont tendres et bons


Cinq lignes à tous les pauvres fous

À toi compositeur d'une blonde aventure

Préservez-vous des quatre temps que vous offre la vie

Me faut-il quatre saisons à écrire ma joie

De vous voir réunis


Cinq lignes, cinq strophes

Des cieux le chef d'orchestre observe chaque couple

Et pointe sa blanche baguette

Ordonne l'échange sublime, maintenant c'est à vous

De composé un amour d'opérette

Liaison heureuse



Liaison heureuse d’une rare symétrie

D’un parallèle si doux

D’une unité si pieuse

Que seul l’amour peut s’en vêtir

Pour y croître sans prévenir


Liaison heureuse au bout du monde

Sur un étrange tapis volant

Il nous emporte dans une folle course aux rêves

Tu lui souris comme un enfant

Sa perception humaine est peuplée d‘ondes


Liaison heureuse d’une joie brûlant tous mes soleils

Pour ce couple insatiable

S’aimeraient-ils depuis des siècles ?

D’une union impérissable

Sûr ! Ils méritent plus beau jugement...


Liaison heureuse, vos maux sont invisibles

Puisqu’ils sont morts au creux d’un Passé

Composé de lumières incolores

Qui jaillissent aujourd'hui

En dix mille feux étincelants


Liaison heureuse à deux coeurs sacrés

Par ses martyrs des ruelles

Aux pavés et aux croix bien trop lourdes

Pour comprendre le verbe aimer

Qui se conjugue à l'imparfait

Serveuse de charme



Serveuse de charme au visage de marbre

Sourire fleuri à l'eau de rose

Tendresse d'un regard à l'ombre d'un bar

Prouesse d'un soir pour vous ma star


Serveuse de charme glisse sur mes larmes

Vos lèvres fraîches de mes désirs

J'attends l'instant si frémissant

D'avoir le coeur à vous aimer

D'avoir l'envie de vous parler


Serveuse de charme aux courbes suprêmes

votre silhouette se rie de mes sens

Mon cerveau bouge en tout sens

Votre silence qui rend fou

Glacerai les mots d'un savant fou


Serveuse de charme pensez à vos clients

Je ne commanderai qu'un seul baiser

Confiez moi donc votre addition

Si l'opération est inexacte

Je me soustrais de cette passion


Serveuse de charme si exaltante

Votre comptoir plein chaque nuit

Pour des hommes saoulant leur vie

Pour moi l'ados des quartiers bas

Qui vient chez vous ou bien chez toi

Lettre à .....



C’est juste de toi, qu’il me faut parler

Juste avec toi, qu’il me faut se reposer

A travers toi, qu’il me faut comprendre

Dans ton sourire, j’y vois la sincérité


Ton regard enfantin envahie tout mon être

Tes caresses de feux sur ma peau si glacée

Glisse comme une larme de pluie

Sur la feuille rousse d'automne


Qui à tout jamais tourbillonne

Dans la forêt de tes voeux les plus doux

Qui émergent à l’aube d’indicibles pensées

Fertiles, ils s’abreuvent d’eau pure et t’apportes la paix


La beauté de ton âme, de ton corps, de ta chair

M’invoque mille soleils flamboyant

M’inspire l’effleurement de mes lèvres à ta joue

M’attire comme pourrait l’être un enfant


Devant la neige blanchâtre d’un Noël éternel

J’y sculpterais quelques flocons d’Amour

Pour vaincre l’épreuve du froid hivernal

Je t’écrirais des mots d’amour


Non pas ceux de tous les jours

Certains vers lourds à mon coeur

Dont je cacherai, en secret

Chaque syllabe dans du papier doré


Le frémissement de ta voix qui surgit dans mes nuits

Des nuits sans rêves, si tu fais preuve d'absence

Des moments de torpeur qui me font trop souffrance

Des jours sans trêve à force de t’aimer


Des instants maladroits dans un lit si tranquille

Me font jaillir en moi, un apprentissage si beau

Et me parlent d’un simple petit mot

Que je ne vivais pas


Un mot que j’écrivais, que je chantais, que je donnais

Mais pour la première fois, je me sens désarmé

Devant tant de lumières et de joies caressantes

Il nous fait vivre et rire ce mot que tu devines


Un mot si précieux dans ma vie

Qu’il ne faut pas le gâcher

Qu’il faut à peine murmurer

Car il est si rare de le vivre à l’infinie


Il ressemble à ton visage

Il a le goût de ta peau

Il efface mes tristesses

Puisqu’il se nomme tendresse

Char



Char à voile vient à l’assaut

D’une mer indomptable

Dont l’écume touche tes roues

Sans ralentir ta route

Tu sillonnes le sable

Tu restes redoutable


Char du simple au double

Il suffit de l’aimer

De connaître les vents

Qui gonflent ces voiles à l’horizon

Et quelques pierres te font l’affront

De changer l’axe de cette splendide machine


Char tu vis sans combustion

Au grès des vents...

De tout côté, tu es nais pour gagner

De toute couleur, de toute région

Tu navigues dans l’esprit en compagnon

Jamais il n’y aura de perdant


Char tu es ce jeu d’adulte, d’adolescent

Grisé par la vitesse

D’humide grains de sable

Collés sur nos visières

On le pilote comme on écoute son coeur

On s’y assoit, on s’y sent bien, on est chez soi


Char tu ne connais qu’une seule guerre

Ta préférée je crois

La guerre des éléments

Les vents, l’eau et la terre

Sont pour toi des grands frères

Qui, parfois te soulève au dessus de la mer


Char à voile et surtout sans moteur

Tu fais la gloire de ceux qui t’apprivoisent

Tu fais la joie d’une course à deux vitesses

La vitesse tranquille d’une valse d’allégresse

Pour emporter au centre du soleil

Nos concurrents qui filent et s’émerveillent

Chariot de fer



Chariot de fer aux phares de feux

Quarante huit conquérants

Pour vingt quatre heures de temps

La course aux étoiles filantes

Telle le mirage des cieux


Chariot de fer à cheval, à vapeur, à souder

L'amour de la vitesse pour flirter avec la mort

L'amour de la passion pour vaincre ses limites

Terrible enjeu d'être classé premier

Pour quelques lingots d'or


Chariot de fer de jour comme de nuit

Tu joues avec ta vie, ton coeur, c'est ton moteur

Qui t'entraîne dans l'immense circuit

D’une ville presque endormie

Qui attend le hurlement de l'unique vainqueur


Chariot de fer au vingt quatre heures du Mans

Le rendez-vous annuel des rugissantes machines

Un vrombissement si doux embrassait mes tympans

Le plus grand accident est de fermer les yeux

Car c'est encore plus merveilleux que tu ne l'imagines

jeudi 8 mai 2008

La loi des hommes



La loi des hommes se confirme

la dictature des hommes s’affirme

La vérité s’impose sur l’horizon

Des paroles dotées d’immenses pouvoirs

Dirigent la foule et l’opinion


La loi des hommes s’envole

Les décrets se multiplient

Les technocrates discutent entre eux

Les petits hommes disputent entre eux

La mère de tous les vices s’installe chez nous


La loi des hommes est confuse

Leurs parchemins sont faits de ruses

Des discours encore des discours

Sur ces tapis de velours peuplés de vautours

De vils prédateurs ayant trouvé leurs proies


La loi des hommes vogue sur le monde

Barbouillés d’articles définis ou indéfinis

Notre peuple inondé de serments incompris

Tente de comprendre avec mépris

Mais la terre tourne si vite, sans aucun bruit


La loi des hommes m’interroge

Ils congratulent des faits minimes

Je ne leur offriraient pas un éloge

Cette logique coule en moi comme une énigme

Je me demande qui les anime ?


La loi des hommes aux hommes

La guerre de sang pour les barbares

La guerre des mots pour un sang d’encre

La soif, la faim pour des chantiers

Des soldats morts pour du papier


La loi des hommes n’existe pas

La foi des hommes est là

Des prières encore des prières

Dans des lieux sacrés

Ces endroits vivant de pauvreté


La loi des hommes me manipule

Chaque artiste tire les ficelles

Des marionnettes trop incrédules

Jouant sur des scènes européennes

Le rideau rouge tombe sur nos peines

Douce mort



Douce mort, je te renifle

Noir désir qui m’affaiblit

Sombre espoir qui m'envahit

Nuit sexuelle tel un zombi


Douce mort, tu m’appauvris

Proche décès dans un tombeau

Destruction, corps en lambeaux

Annulation d’un corps si beau


Douce mort rejoins ma route

Brève vie pour un seul mot

L’amour, la mort, c’est la déroute

Ainsi les êtres bons contre leurs doutes


Douce mort, tu m’ennuies

Mais il n’est pas encore minuit

La cloche sonne pour mourir

Tous deux, ensemble, un grand plaisir


Douce mort, a-t-elle tort ?

Non ! je n’y crois plus

Les individus sont si déçus

De ressasser leur vécu

Terre



Terre de rage

Monde de sang

L’entends-tu, le message

Du soldat rugissant


Terre de feu

Mer immonde

Jeux affreux

Sur sa tombe


Terre de haine

Homme de foi

Meurt sans peine

Dans ta joie



Traitement de choc



Traitement de choc subitement sur moi

Radical vieillissement sur ma peau bronzée

Répugnante chaise au dossier de fer

Bourreau de mon esprit disparaît, je t’en prie


Traitement de choc intimité par chocs

Phares de lumière autour de l’hémisphère

Conduite satanique exemplaire

Pour un peuple frisant l’ignoble guerre


Traitement de choc sur des taulards branchés

Impitoyable sort pour des détenus bafoués

Morts électrique sur une prise de conscience

Dernière cigarette pour épater la science


Traitement de choc, jugement permanent

Salissante machine à ôter la vie

Fulgurante histoire finissant dans le noir

Exécution éclair d’un homme sans mère


Traitement de choc sans aucun marchandage

Perverse fauteuil sans âge

Monstrueuse machine tuant les kadors

Routine de l’enceinte tu accouches de tes morts




Neige



Neige en flocons s’annonce pour décembre

Le froid hivernal fait mourir la rue

Neige, je te regarde tomber derrière ma fenêtre

Le feu de cheminée fait crépiter les branches

J’attends Noël pour que la société change

Qu’elle recouvre nos pauvres

D’un drap d’or et de soie


Neige en boule ou carbonique

Elle peut éteindre les feux

Et faire jouer nos enfants

Qui deviendront peut-être...

De grands bonhomme de neige

Avec un coeur glacé

Par un monde qui délaisse

Les sentiments humains

D’oublier de parler

D’écouter l’opprimé


Neige épaisse et blanche

Tu es l’avalanche que je ressens ce soir

Dans ce commerce d’un père Noël américain

Aux couleurs cruelles de ce pays lointain

Tu peux dire au revoir à Saint-Nicolas

A notre père Noël qui fend la neige

De son traîneau d’osier, de paille et de peau

Il savait nous tenir chaud

Ce père Noël ne troquait pas

Il offrait ses cadeaux


Neige artificielle sur des sapins plastiques

Tu me fais mal aux yeux

Tu fais souffrir mon nez

Ni odeurs ni reflets

Ne viennent m’émerveiller


Je t’en supplie, neige, reviens

Aussi saine et fraîche que l’innocence

Reviens sur les toits des maisons

Aujourd’hui trop pollués


Je t’attends s’il te plaît

Neige reviens comme il y a si longtemps

Si éclatante et douce dormant dans nos forêts